Famille je vous hais(me)

22-MARIUS ET JEANNETTE de Robert Guédiguian 1997 FRANCE


A une époque où l’on parlait peu de familles monoparentales , le cinéma français allait nous offrir une œuvre chaleureuse et sociale imposante de la pert d’un réalisateur qui goutat enfin à la notoriété ainsi que de sa troupe de comédiens notamment son épouse Ariane Ascaride


A l’estaque , dans les faubourgs de Marseille , deux êtres issus du monde populaire vont se rencontrer , s’apprécier et s’aimer. Mais l’amour qui mène l’un à l’autre est un long chemin surtout chez deux individus que la vie a déjà blessés. Marius (Ariane Ascaride ) est gardien d’une immense scierie désaffectée , un drame l’a endeuillé lui faisant perdre femme et enfant. Jeannette (Gérard Meylan) est une caissière au tempérament fort qui élève seule ses deux enfants. LE poids du passé est lourd et ne se fera pas sans heurt. L’auteur nous pose une histoire d’amour dans le monde prolétarien . Ses personnages sont haut en couleurs et solidaires malgré des sensibilités différentes. Leurs visions de la ville phocéenne est un délice : celle ci existe non en arrondissements mais en secteurs religieux voire en ghettos où il n’y a pas de place pour les athées, et leur passé est un lourd tribu comme le raconte leur voisine et amie Caroline (Pascale Roberts ) leur expliquant que faire l’amour dans les camps de concentration était pour elle un moyen de survie.D’ailleurs les femmes ont un rôle prépondérant dans cette union ; elles sont l’élément fort et les hommes doivent les charmer pour partager leurs vies souvent peu envieuses.


Le film emporte l’approbation par la peinture de personnages empreints d’humanisme et pour qui que la famille , l’amour , l’amitié la solidarité étaient des contrepoids au malheur. D’ailleurs ces recherches , cette conquête du bonheur sont le prolongement de leur militantisme. Robert Guédiguian au fait de 6 films trouva enfin un public nombreux avec cette œuvre admirable ; il donna une vision qui détrôna par absence de caricature celle de Pagnol tout en la rejoignant par excès de sentimentalisme.